Statistiques du bâtiment

Depuis la crise du covid 19 en 2020, le monde du bâtiment n’a cessé d’être bouleversé. Comme tous les secteurs, il a d’abord connu un arrêt brutal pour ensuite repartir de plus belle. Après une reprise intense de l’activité, les difficultés sont venues troubler ce secteur, pilier de notre économie : pénuries des matériaux, hausses des prix, gel des prêts bancaires… Après une hausse considérable des démarrages chantiers, sur 2021 et sur une partie de l’année 2022 notre pays connaît une forte baisse. En quoi l’étude des statistiques peut nous donner des pistes sur la tendance actuelle et future du bâtiment ? Grâce à nos données internes nous vous fournissons une piste de réponse. 

Pourquoi suivre des statistiques sur le bâtiment ?

Se tenir informé de l’évolution du secteur est indispensable pour les professionnels du BTP car elle peut leur être d’une aide précieuse en matière de stratégie commerciale. On ne peut pas prédire  l’avenir avec certitude mais certains indicateurs peuvent donner une tendance plutôt fiable à court et moyen terme. Depuis maintenant 1 an, nous mettons à disposition de nos abonnés une interface dédiée à la tendance du BTP sur laquelle nous publions des rapports détaillés sur l’évolution de nos chiffres. Cela leur permet de voir en toute transparence et de façon globale comment se portent les appels d’offres et les démarrages chantiers en comparaison avec l’année précédente.

Que prennent en compte nos statistiques du btp ?

Les statistiques que nous vous présentons n’ont pas la prétention d’être des données officielles, elles sont issues de notre propre base de données. Par ces études, nous vous donnons une tendance et faisons une photographie à l’instant T de l’évolution de nos chiffres. Pour rappel, voici les chantiers que nous référençons :
  • Les chantiers d’au moins 1 million d’euros en tous corps d’états
  • Du bâtiment uniquement
  • Du public et du privé
  • Sur la France Métropolitaine (hors Corse et Monaco)
  • Toutes typologies de chantiers : logements, bureaux, industrie, enseignement…

Analyse des démarrages chantiers : une vision à l’instant T

L’un des indicateurs que nous suivons de près est celui qui donne la tendance actuelle, celle du présent : l’évolution des démarrages chantiers. Chaque mois, nous faisons une extraction des chantiers par mois de démarrage, nous mettons à jour également les mois précédents pour être toujours au plus près de la réalité.

De façon globale, depuis mars 2023, les démarrages chantiers ont connu une forte baisse sur l’ensemble de la France. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce fort ralentissement :

  • la pénurie et la hausse des coûts des matériaux depuis la crise du covid qui, en s’installant plus durablement, ont eu un effet considérable sur le retard de mise en chantier des opérations
  • Le manque de réponses aux appels d’offres : grand nombre de maîtres d’ouvrage ont dû relancer leurs appels d’offres faute de candidats car beaucoup d’entreprises n’avaient plus les ressources financières pour y répondre
  • Le gel puis la hausse des taux bancaires freinant voir stoppant les particuliers dans leurs achats de biens et laissant des promoteurs immobiliers avec des biens prêts à être construits mais sans acheteurs.

Pour résumer, quand nous regardons les chiffres actuels des démarrages chantiers, la situation est sous tension depuis 1 an. Même si cette chute était attendue, elle met en difficulté le secteur qui attend du gouvernement des mesures pour relancer l’activité.

Traits orange

Que nous disent les appels d’offres sur la tendance btp ?

La lecture des appels d’offres est plus positive et apporte un espoir pour le secteur du bâtiment… Avec eux nous pouvons entrevoir un retour à la normale des démarrages chantiers d’ici quelques mois dans certaines régions, hormis en Ile de France où le passage des Jeux Olympiques reste un obstacle de taille.

Avec +5% depuis janvier 2023, les appels d’offres entreprises donnent une vision à court terme de la tendance du BTP, sur environ 2-3 mois. Ce qui est rassurant c’est que de nombreuses opérations sont dans les cartons et arrivées au stade d’appels d’offres entreprises, le risque pour qu’elles n’aboutissent pas est moindre. Les équipes de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre ne sont pas à court de programmes, ils ne leur restent plus qu’à trouver leurs entreprises.

Les appels d’offres maîtrise d’oeuvre sont aussi à la hausse (+8% depuis janvier 2023), c’est une bonne nouvelle mais à prendre avec plus de précautions car il reste du chemin à parcourir pour atteindre la pose de la 1ère pierre et l’arrivée de la grue. En effet, à ce stade on recherche l’équipe de maîtrise d’oeuvre qui va réaliser les plans, cahier des charges et dossier de consultation entreprises (DCE). Une fois attribué, il va mettre plusieurs mois à concevoir tous les documents qui encadrent l’opération. Ce n’est qu’une fois la rédaction terminée que le programme va atteindre la phase appel d’offres entreprises… Donc entre l’appels d’offres maîtrise d’oeuvre et le démarrage chantier il peut se passer plus ou moins 1 an. La lecture de cet indicateur est donc moins concrète dans l’immédiat mais peut permettre aux fabricants de mettre en place des stratégies pour leur prescription (qui se fait à l’étape d’attribution maîtrise d’oeuvre).

Des disparités en région

Parce que chaque région possède son propre dynamisme, nous avons segmenté chaque indicateur (appels d’offres et démarrages chantiers) par région, ce qui permet d’avoir en détail les chiffres par département. D’un mois à un autre, d’une région à une autre, les résultats ne sont pas les mêmes. Certaines font parfois exception à la règle : quand les démarrages sont en forte baisse, chez les voisins ils peuvent être en hausse.

Par exemple, cette année, l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques en France a fort un impact sur les démarrages de la région Ile de France. Les maîtres d’ouvrage préfèrent repousser les mises en chantier car ils savent qu’ils devront être stoppés pendant plusieurs mois durant cet événement planétaire. Depuis le début de l’année 2024, cette région connaît une forte chute de plus 60% de ses démarrages (comparée à janvier/février 2023).

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